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Par ricochet, l’évolution récente des profils des résidents modifie les conditions de travail des soignants en Ehpad. Leur exercice s’y révèle quelque peu différent de ce qu’il était il y a encore quelques années – plus de soins de nursing, d’hygiène, moins de relationnel – et difficile autant physiquement que mentalement. Toutefois, les professionnels y restent souvent fortement engagés – mettant en place autant qu’ils le peuvent des stratégies de solidarité pour pallier certaines difficultés – mais aussi inquiets vis-à-vis de l’avenir.
Les résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) n’ont plus le même profil que par le passé. Désormais plus âgés (80 % des résidents ont 80 ans ou plus en 2011), entrant plus tardivement en institution (84 ans et 9 mois en 2011), plus dépendants1 et présentant pour certains des pathologies jusqu’alors peu prises en charge dans ces structures comme les démences2, les addictions, le handicap…, ils sont aussi davantage usagers-consommateurs, de même que leurs familles et leurs proches. Et cela n’est pas sans conséquences sur les conditions de travail des soignants qui y exercent, comme le relèvent les auteurs d’une étude3 qui vient de paraître.
De fait, cette évolution induit, selon les personnels, une amplification des tâches sanitaires (soins techniques ou de nursing, hygiène de base) au détriment de l’accompagnement relationnel, humain et du maintien des capacités. Le renouvellement fréquent du public des résidents – la durée moyenne de séjour est de 2,5 ans – les oblige également à un effort d’adaptation récurrent vis-à-vis des nouveaux arrivants. Parallèlement, leur charge mentale s’accentue compte tenu du fait que la prise en charge se spécialise vers un accompagnement à la fin de vie et qu’ils sont régulièrement confrontés à la mort, à la souffrance. À cela s’ajoutent le renforcement des exigences de qualification des professionnels et le contrôle qualité avec la médicalisation de la prise en charge.
De même, aux dires des soignants interrogés, l’intensification des cadences apparaît comme « la principale conséquence des évolutions du public et des modes d’organisation durant la période récente ». « La “pression de la pendule”, autrement dit le travail dans l’urgence, est systématiquement mentionnée par les soignants » constatent ainsi les auteurs.
Leurs conditions de travail ont aussi évolué avec la mécanisation du travail. En effet, si les personnels soignants pointent sans conteste les bénéfices physiques indéniables à utiliser du matériel – par exemple soulève-malades, lits médicalisés, aides à la mobilisation (verticalisateurs, guidons de transfert, disques rotateurs, draps de glisse, ceintures de rehausse…) –, ils y voient parallèlement un risque élevé de déshumanisation de la relation au résident.
Enfin, l’exigence accrue des résidents et des familles, « autant vis-à-vis de la qualité de l’hôtellerie que de l’accompagnement relationnel ou du maintien des capacités, au regard d’un coût financier perçu comme onéreux », a également participé à modifier ces conditions de travail en Ehpad.
En dépit de ces conditions de travail qu’ils décrivent comme difficiles à bien des égards, les soignants qui travaillent dans ces structures semblent néanmoins « attachés à leur secteur d’activité, à leur établissement et à leurs missions auprès des personnes âgées. Une grande majorité estime travailler en Ehpad par vocation, intérêt, sentiment d’utilité » notent ainsi les auteurs. Nombre d’entre eux considèrent d’ailleurs qu’il ne s’agit pas « d’un métier comme les autres, et ce malgré des salaires jugés faibles. C’est leur sentiment d’importance de la mission accomplie auprès des personnes âgées qui les pousse à poursuivre dans le secteur ».
Pour autant, ils restent inquiets vis-à-vis du futur, principalement en raison du risque de déshumanisation de la prise en charge et de la médicalisation croissante des établissements qui tend à faire primer la technicité des soins au détriment du “care”, de l’accompagnement global, de la relation humaine, heurtant ainsi leur identité professionnelle. Et les auteurs de conclure : « Le sentiment prime que les évolutions en cours vont à rebours de ce que les soignants apprécient de leur métier et de ce qui leur permet de continuer à s’investir malgré des conditions de travail qu’ils estiment difficiles ».
1 La part des GIR 1-4 est passée de 84 % à 89 % entre 2007 et 2011, celle des GIR 1-2 de 51% à 55% ; le GMP moyen s’établissant à 700 en 2011 contre 663 en 2007).
2 42 % des résidents en Ehpad seraient concernés soit près de 240 000 personnes d’après l’enquête Ehpa conduite en 2007 par la Drees.
3 L’étude s’est focalisée autour de 4 métiers soignants : infirmiers, aides-soignants, aides médico-psychologiques et auxiliaires de la vie sociale (AVS). In Marquier R, Vroylandt T, et al. Des conditions de travail en Ehpad vécues comme difficiles par des personnels très engagés. Les dossiers de la Drees, sept. 2016 ; 5
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